Pourquoi la Chine ?
C'est une question qui revient souvent ...
Ca faisait un moment que je réfléchissais à quitter la Belgique et tenter ma chance ailleurs en tant qu'Architecte. Les archis belges comprendront pourquoi ... Au départ, je pensais aller en Suisse ou au Canada. Alors que j'envisageais sérieusement de trouver un job en Suisse, j'ai rencontré Chloé et on est sortis ensemble. En tant que traductrice français/anglais/chinois, ce n'était pas évident de trouver un bon job en Belgique et elle envisageait également l'international, jusqu'à ce qu'elle ait l'opportunité d'aller travailler à Pékin, à CCTV, la télévision nationale. C'était une chance unique dans son domaine.
Peu de temps après, je suis allé faire un tour à Pékin pour lui rendre visite, et par la même occasion aller à la rencontre des professionnels dans le domaine de l'architecture pour y trouver un job.
Sans la moindre notion de chinois, l'idée d'aller vivre en Chine m'angoissait un peu. Mais l'amour était plus fort et puis, c'est vraiment classe d'avoir quelques années d'expérience en Chine sur un CV d'architecte. Professionnellement, c'était également un bon plan, avant de revenir en occident et s'y installer avec le bagage de cette expérience unique en son genre.
Avant mon premier voyage, j'ai épluché les sites d'annonces et sites d'expatriation pour obtenir le plus d'infos et de filons pour trouver un job en Chine. Il s'est vite avéré qu'envoyer des CV à l'occidentale n'est pas très efficace. Ce qui compte, c'est le réseau de relations.
C'est via le site bonjourchine que Chloé m'a envoyé une annonce de Architecture Nature Design Studio qui était à la rechercher de jeunes architectes occidentaux (les architectes chinois ne sont pas très créatifs en général). Quand je suis allé à leur rencontre, je me suis retrouvé dans un environnement international anglophone (avec un accent chinois très difficile à comprendre au début !).
C'est un bureau "moyen" de 1.000 employés implanté dans pluisieurs immeubles de bureaux qui fait des projets "normaux" en chine ... genre des gratte-ciels. Quand je leur ai présenté mon book avec les petites maisons unifamiliales en briques rouges, ça les a fait sourir et ma tête a pris la même couleur que les briques ... Ceci dit, ils étaient quand même intéressés de m'engager.
Parallèlement, mes parents ont également fait passer le message comme quoi je cherche un job en Chine. Des amis de mes parents connaissent un professeur de business international qui m'a mis en relation avec le patron d'un bar belge à Pékin, le Beer Mania. Ce dernier m'a mis en relation avec Nicolas Godelet, fondateur du bureau Gejianzhu à Pékin. Je l'ai donc appelé et lui ai demandé s'il était intéressé par ma candidature. Dans un premier temps, il n'avait pas prévu de recruter, mais m'a assuré qu'il allait voir autour de lui et qu'on finirait par trouver quelque chose. Une semaine plus tard, il me rappelle et me demande quand je viens. Il avait un poste vacant pour moi.
Il s'agit d'un "minuscule" bureau de 20 personnes implanté dans une unité de trois maisons traditionnelles accessible depuis les petites ruelles du centre historique de Pékin. Ils font des projets "moyens", notamment la construction du plus grand pont de Pékin, ou encore la rénovation d'un site industriel désaffecté de plusieurs km2... La langue officielle du bureau est l'anglais. deux tiers des employés sont chinois, un tiers est belgo-français. On y parle donc souvent le français également. Quand je suis allé à la rencontre de Nicolas, je lui ai présenté mon book, et il m'a demandé quand je commençais.
Bref, je n'ai fait que deux démarches pour trouver un job, et les deux se sont avérées positives. J'avais le choix. Je n'ai pas hésité longtemps. Je n'étais pas prêt au fossé entre les annexes belges de 30m2 et les gratte-ciels, j'avais un mal de chien à comprendre le "Chenglish" (Chinese-english, anglais parlé avec un très fort accent chinois, très dur à comprendre). J'ai donc choisi Gejianzhu pour commencer l'aventure.
